Marcher dans la ville où le retour est enfin possible…
Le 31 décembre 2015
Cela fait quatre mois que je suis à Tokyo depuis mon arrivée de la ville de Kagoshima.
Je me suis laissé emporté par le travail et la vie quotidienne…
Et j’ai failli oublier la réalité.
Pour la retrouver, j’ai pris un train en utilisant le billet forfaitaire pour les jeunes.
Il était impossible de m’asseoir à Tokyo, mais vers le terminus, j’avais presque le train entier pour moi.
Je suis arrivé à la gare d'Iwaki après 6 heures de train.
A 30km de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, les gens y vivent une vie ordinaire.
Le jour de l’an 2016 à 8h50
Je suis allé au bourg de Naraha, accessible depuis le dernier arrêt de la ligne Jôban, interrompue encore suite de la catastrophe du mars 2011, où l’ordre d’évacuation fut levé au mois de septembre 2015.
Un bourg où le retour est devenu enfin possible…
Dans la matinée très douce du jour de l’an, le bourg où je suis descendu sentait désert et triste.
L’homme âgé que j’ai croisé m’a envisagé comme s’il me demandait « qui es-tu ? »
Un homme qui se promenait avec une petite fille…
Lorsque la fille est venue vers moi en cherchant son ballon, il lui a dit « Ne va pas par là ».
C’est compréhensible, voyant un étranger déambuler…
La population compte 7364 âmes*, dont seulement 10% est de retour.
Sur son étendue de 103,64km2, cela fait trop peu de monde pour le peupler.
La chaîne de montagne Abukuma à l’ouest est très belle
L’eau est limpide dans la rivière
Naraha, où la nature est très riche.
La mesure de la radioactivité augmente d’un endroit à l’autre
Il y a un supermarché provisoire et deux supérettes ouverts 24h sur 24.
Il n’y a pas d’hôpital, et l’ouverture de l’école primaire et du collège n’est prévue que pour le mois d’avril 2017.
Comment y vivre une vie ordinaire…
Les politiciens hautement placés parlent souvent de la « Reconstruction ! Reconstruction ! »
Que signifie la Reconstruction, je me demande…
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Publication de Hiroshi YONEDA datée du 3 janvier 2016 dans WELTGEIST FUKUSHIMA.
