Les ruptures et l'obscurité de Fukushima
Les ruptures...
L’ « obscurité » de Fukushima
Les jeunes qui ne retournent plus...
Ceux qui sont restés et qui parlent de la reconstruction.
Les ressortissants de la même préfecture, les voisins se transforment en ennemies.
Aizu, Nakadôri, Hamadôri*
Il existe des fossés même entre les populations de Minami-Soma, de Futaba et d’Okuma.
Futaba est né de la fusion entre le bourg de Shinzan et le village de Nagatsuka. Il y a un fossé entre ces deux également.
J’ai entendu dire avec mes propres oreilles, « je ne veux pas dépenser de l’argent dans la commune voisine ».
Qui a reçu combien comme compensation… on en parle, on se demande…
Et les frontières de zonage à 20km et à 30km.
La rupture entre ceux qui ont quitté le pays natal et ceux qui sont restés.
Les différences de la somme de la compensation selon les lieux d’origine.
Les relations humaines particulières à la campagne.
Les jours entravés par la petite somme de la pension de retraite, arrêtés avec la douleur d’avoir perdu la vie heureuse pour toujours.
Les tremblements de terre
le tsunami
l’accident de la centrale nucléaire.
Le temps passe… et on vit les jours abandonné sans aide
Les peuples qui n’ont absolument pas l’habitude de lever la voix
Restés sans savoir quoi faire devant la ruine de la vie ordinaire
Dans la vie de tous les jours, c’est naturel qu’on s’habitue avec la menace de la radioactivité et qu’on en devient insensible.
En s’interdisant le sentiment de peur, on a fini par dénier la radioactivité … est-ce cela ?
Le chagrin de savoir que son pays natal s’est transformé en quelque chose d’étrange.
Cela va continuer éternellement…
Les voix tristes qui s'expriment : « Le redémarrage de la centrale de Sendai ? Hors de question. » « Les gens ne comprennent pas que le même sort les attende. »
Ne sortent pas de la gorge et
Restent immergées dans ces lieux sinistrés.
*ntr Les parties occidentale, centrale, et côtière de la préfecture de Fukushima
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Publication datée du 26 juillet 2015 dans Weltgeist Fukushima. Ecrite par Hiroshi YONEDA.