Renoncer, oublier? : vivre avec la radiation
« Pour que ça se sache » Une scène de vie quotidienne d’une amie chère à moi habitant à Koriyama dans la préfecture de Fukushima. J’ai entendu cette histoire et quand je me suis rendue compte, j’étais en train de pleure à chaudes larmes. Je voudrais que vous sachiez qu’il existe des gens qui doivent faire face à cette réalité en portent sur eux un sentiment très douloureux. Mon amie est d’accord pour la publication. ⭐⭐⭐⭐⭐⭐⭐⭐⭐⭐⭐⭐ Je faisais le tour de rôle au passage piéton sur le chemin d’école avec un petit drapeau pour signaler la traversée des enfants aux voitures. Il y a un monsieur voisin qui le fait avec moi tous les jours. Il mesurait la radioactivité avec un dosimètre et il m’a montré le résultat. « Voyez ? La radioactivité est si élevée. Il vaut mieux que vous renonciez. » Moi ? Renoncer ? A quoi ? Comme c’était juste après avoir conduit les enfants, cela m’a paralysée. Je dois me ressaisir. ⭐⭐⭐⭐⭐⭐⭐⭐⭐⭐⭐⭐ La parole de cet homme a l’air cruel, mais on peut aussi estimer ce monsieur d’apporter le dosimètre et reconnaître la radio-contamination aujourd’hui, à 4 ans et quelques mois après l’accident nucléaire, alors que presque personne n’y paie plus attention. Il me semble que sa parole de « renoncer » révèle la complexité de son sentiment. Peut-être c’est ce qu’il se dit à lui-même. Peut-être il ne sait pas quoi faire lui-même face à son impuissance alors qu’il soit conscient des risques. Devons nous porter pour toujours un sentiment pareil ? Au moins, je voudrais que les gens sachent que c’est ce que nous vivons. Au-delà, c’est à chacun de choisir son chemin de vivre.
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Publication datée du 16 juin 2015 dans Facebook de Kumi KANOME, mère déplacée de Fukushima.
