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Nos Voisins Lointains 3.11

Larme de la veuve d'un suicidé de l'accident nucléaire

  • Nos Voisins Lointains 3.11
  • 5 juil. 2015
  • 2 min de lecture

Ce sont les journaux Fukushima Mimpo et Fukushima Minyu d’aujourd’hui.

Hier, je me suis rendue au tribunal régional de Fukushima (NTR il y a eu le jugement condamnant TEPCo pour le suicide d’un évacué suite à l’accident nucléaire de Fukushima Daiichi).

J’ai assisté à la conférence de presse et à la réunion de compte rendu.

Un journaliste a posé une question à la veuve.

« Vous dites que vous n’êtes pas satisfaite. Quelle est la raison ? Est ce parce que vous n’avez pas obtenu le montant total de dédommagement que vous aviez demandé? »

Quoi ? Je n’ai pas pu croire ce que j’avais entendu.

Quelle question impolie !

C’est vrai que quand on dépose une plainte, on demande un dédommagement, mais le chemin parcouru jusqu’au procès et le vécu de la famille évacuée endeuillée ne se résument pas à ce terme.

Le grand tremblement de terre du 11 mars 2011 suivi de l’accident nucléaire, et de l’ordre d’évacuation le lendemain.

La peur et l’angoisse que nous avons éprouvées ce jour-là est un cauchemar qui nous fait trembler encore maintenant. Il est difficile de mettre en mot cette expérience extrêmement douloureuse.

Le commencement d’une vie sans perspective. L’évacuation sans avoir le temps de ramasser même le minimum nécessaire. L’angoisse de ne pas avoir l’information. Le désespoir. Puis la reprise de la vie avec un sentiment d’une perte profonde.

Nous avons pu survivre malgré tout, et nous y sommes, grâce au secours et l’aide parvenus des quatre coins du Japon, et surtout à la présence des membres de la famille et des amis.

Seules les personnes qui ont perdu leur maison, leur travail et leur communauté peuvent comprendre la peine que cela entraine.

Kiichi Isozaki qui s’est suicidé était un homme responsable qui aimait sa famille et adorait la ville de Namie dont il est originaire. C’est pour cela que le choc de devoir accepter de laisser derrière la ville de Namie suite à l’ordre d’évacuation a été dévastateur.

Eiko, sa veuve, a fondu en larme en disant « s’il n’y avait pas eu l’accident nucléaire et s’il n’y avait pas eu l’ordre d’évacuation, mon mari aurait été encore vivant ».

Ces mots expriment la raison pourquoi elle n’est pas satisfaite.

______

Publication dans le Facebook de Mme Naoko KANAI datée du 1er juillet 2015.

Mme KANAI est évacuée de la commune de Naraha (du district de Futaba, dans la préfecture de Fukushima).

Lire l'article dans l'ACROnique de Fukushima sur le jugement pour comprendre le contexte.

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