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Nos Voisins Lointains 3.11

Persécution pour le retour

La politique de retour de la population aux territoires pourtant contaminés par radioactivité progresse malgré la protestation des évacués.

Dans trois mois, à la fin du mois de mars 2017, l’ordre d’évacuation sera levé sauf pour les zones « difficile à retourner ». En même temps, l’aide aux logements auprès des « auto-évacués » des régions situées en dehors des zones sous ordre d’évacuation sera suspendue. Quant au « dédommagement psychologique » accordé aux évacués sous l'ordre, il s’arrêtera à la fin du mois de mars 2018.

Dans ce cadre de la politique de retour, des fonctionnaires de gouvernements locaux font la visite de porte à porte aux logements « considérés comme logements temporaires (1) » afin d’exercer la pression pour expulser les habitants. Il est difficile de voir dans cette démarche autre chose que le harcèlement et la persécution.

Nous citons des passages extraits de la question du membre parlementaire Taro YAMAMOTO que nous avons traduit (voir l’article dans ce blog daté du 12 décembre 2016) .

***

Taro YAMAMOTO

Voici quelques témoignages.

« J’ai peur des enquêteurs de la préfecture métropolitaine de Tokyo faisant la visite de porte à porte. Je me cache sous la couverture de peur d’entendre la sonnerie à la porte. Quand j’ai ouvert la porte, l’enquêteur a coincé la porte avec son pied pour que je ne puisse pas la fermer. Avec une voix forte que touts les voisins pouvaient entendre, il m’a crié " vous savez très bien que vous ne pouvez habiter ici que jusqu’au mois de mars ". Je sais, mais je ne peux pas déménager. »

La personne suivante. « La préfecture métropolitaine de Tokyo exige le déménagement de manière acharnée et hautaine. Nous avons dû quitter notre domicile à cause de l’accident de la centrale nucléaire. Je ne comprends pas pourquoi ils nous chassent ainsi de nouveau. (…) »

(…)

« Les appels téléphoniques insistants, les visites sans préavis, et ils me crient en me demandant quelle est mon intention. Ils envoient des dossiers, et laissent les avis de passage dans la boîte aux lettres. Je suis complètement épuisée, physiquement et psychologiquement. » (…)

FIN DE CITATION

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La même sorte de persécution est déployée au sein même de la préfecture de Fukushima.

Vous voyez ci-contre la photo de l’avis de passage collée sur la porte de l'appartement M. Yôichi OZAWA dans un logement social destiné aux chercheurs d'emploi en mobilité, mis à disposition à titre gracieux aux victimes de l'accident nucléaire comme logement temporaire, situé dans l’arrondissement de Hara-machi de la ville de Minamisoma (photo ci-dessous).

M. OZAWA a quitté son domicile à 22km de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi où la radioactivité était trop élevée. Malgré la contamination, son domicile n'a pas été inclut dans la zone d'évacuation qui s'est arrêtée à 20km de la centrale. Il est donc considéré comme "auto-évacué", jishu-hinansha , et en tant que tel, subit le même harcèlement que les "auto-évacués" dans la région métropolitaine de Tokyo ou encore au Japon occidental. A cause de ce zonage fondé sur la distance géographique de la centrale accidenté qui divise la ville de Minamisoma, les "auto-évacués" de l'arrondissement de Hara-machi, pourtant appartenant à la même ville, sont cibles de la persécution, alors que les évacués de l’arrondissement d’Odaka inclut dans la zone d'évacuation sous ordre soient épargnés d'un tel traitement.

La photo a été postée dans le Facebook de M. Tatsushi OKAMOTO au 24 décembre 2016 accompagnée par un texte traduit ci-après

Sur l'avis de passage on peut lire: Veuillez nous contacter, car il y a des choses à vous communiquer.

Le 13 décembre 2016

Bureau de gestion du logement Kuroki

N° de téléphone mobile: XXXX

Gestionnaire: XXXX

Voici le papier collé à la porte du logement d’évacuation d’un sinistré.

C’est choquant cette façon de coller l’avis de passage !

Ils nous traitent comme des retardataires des loyers ou des contribuables retardataires !

Aucune prise en considération de la dignité de la personne.

C’est comme un prélèvement par force par des Yakuza (mafia)!

Actuellement à Fukushima, les victimes doivent affronter la double ou triple souffrance.

Qui est coupable ? Qu’avons nous fait de mal, nous les victimes !

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(1) Minashi kasetsu jyûtaku. Logements de location gérés par des agences privées habités par les évacués dont le loyer est pris en charge par le gouvernement central ou les gouvernements locaux.

A lire également l'article dans Fukushima 311 Watchdogs (en anglais)

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